La peinture de Luz Serrano-Val est un pris sur le vif ; le vif du départ qui mêle nostalgie et précipitation, espoir et urgence. Qu'il soit de la
sphère familiale, artistique ou politique, chacun peut s'en trouver saisi,
à l'image de ses Infantes, telles des quilles, semblables, bousculées et
contraintes au départ.
Les visages s'effacent, l'identité se perd, comme
la terre natale, dans le flou et l'obscurité des fonds, l'obscurantisme
peut-être, grignotant ce qui reste de lumière. Subsiste cette dernière,
celle de la vie, de l'espoir qui pousse en avant, valise ou mouchoir à la
main, peu importe. Flottent les souvenirs comme refuge de l'âme et
pointe acérée qui force l'artiste à la création inlassable et répétée du
thème, cherchant une porte vers l'ailleurs ; la direction est prise.
Partir, ce peut être rester debout et créer l'obsession de la
vie. |